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Yasmeen: “C’est mon travail qui m’encourage à me lever tous les matins.”

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Quand elle m’invite à passer dans son humble salon de coiffure, je vois tout de suite dans ses yeux quelle a été la vie de Yasmeen. ‘Comme je vis seule, il valait mieux que mon entreprise se situe chez moi. Je lui ai réservé une place, comme vous pouvez voir.’ Elle ajoute : ‘Une partie de la maison a été endommagée. On a pu réparer quelques petites choses grâce à l’indemnisation, mais il reste encore beaucoup de travail à faire. Regardez, vous voyez les dégâts ?

Yasmeen, célibataire, vit seule dans ce quartier conservateur de Gaza. Elle parle ouvertement de ses parents décédés, notamment de son père qui est mort pendant la guerre de 2014. ‘Mes parents m’ont toujours soutenue dans mon désir de terminer mes études et d’être indépendante financièrement.’ Elle montre les maisons environnantes, où habitent ses frères. ‘Ils voulaient me contrôler, moi et mon entreprise. J’ai plus d’une fois subi leurs abus, et ceux de leurs épouses. J’apprécie d’autant plus mon indépendance. J’y tiens par-dessus tout’, affirme Yasmeen.

Après avoir obtenu son diplôme de coiffeuse et esthéticienne professionnelle en 2007, Yasmeen a commencé à travailler à domicile. Mais les trois attaques sur la bande de Gaza qui se sont produites depuis cette année-là ont compliqué son travail. Résolue à assurer son indépendance, elle s’est alors lancée dans une affaire d’élevage de moutons, secteur dont elle ignorait tout, jusqu’à ce que le programme d’Action contre la Faim lui permette de renouer avec son activité passée et d’ouvrir un salon de beauté chez elle. ‘C’est mon travail qui m’encourage à me lever tous les matins. Même si je décidais de me marier, il ne serait pas question d’y renoncer’, dit Yasmeen. Elle aspire à avoir un vrai salon en dehors de chez elle et à employer d’autres femmes. ‘Avec un peu de chance, je n’aurais plus besoin de financement externe à l’avenir’, ajoute-t-elle.

Suite à la formation d’Action contre la Faim, elle a commencé à promouvoir son salon de coiffure via les réseaux sociaux et des affiches dans la rue. Yasmeen ajoute avec conviction : ‘J’ai aussi appris à faire des économies et je compte développer bientôt mon affaire!

 

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