Action contre la Faim est reconnue à travers le monde pour son rôle dans la lutte contre la malnutrition sévère et l’insécurité alimentaire au sein des pays en développement. Au Canada, nos équipes ont pour objectif de faire en sorte que les questions que nous abordons soient plus tangibles pour les personnes qui n’ont pas forcément de connaissances en la matière. C’est pourquoi, il est tout naturel que nous partagions des intérêts communs avec les chefs de cuisine, et tout particulièrement avec ceux qui participent à nos évènements culinaires de levée de fonds chaque année: « Dînez, Donnez » et « Love Food Fest ». Le chef Matt Blondin est un de nos plus grand supporter.
Le chef Matt Blondin manie les outils de son métier avec distinction et polyvalence, utilisant un vaste répertoire d’épices et de saveurs. Récemment, il s’est rendu au Pérou afin d’avoir un aperçu du travail mené par les équipes d’Action contre la Faim sur le terrain.
Quelle a été votre impression lorsque vous avez découvert le projet d’Action contre la Faim à Yanapampa, Ayacucho?
« Il est incroyable de rencontrer des gens qui vivent de cette manière, avec un accès limité aux ressources, et de les voir nous accueillir dans leur village et nous permettre de rencontrer leurs familles, tout en vacant à leurs occupations de tous les jours. Il est toujours difficile d’enseigner aux gens de nouvelles pratiques, en particulier lorsqu’il s’agit de personnes aux pratiques profondément enracinées, de sorte que vous penseriez qu’il est impossible de mettre en place de nouveaux systèmes au sein de la communauté. Action contre la Faim a réussi à intégrer un village dans une région retirée du Pérou, où la communauté disposait de ressources limitées, faisait face à des barrières linguistiques, ainsi qu’à des troubles d’apprentissage. Action contre la Faim a pu efficacement faire comprendre aux membres de la communauté pourquoi leurs enfants étaient malades, et les a formé afin d’empêcher que cela se reproduise. Voilà ce qui rend cette organisation fantastique. Le niveau de dévouement et de détermination que les travailleurs possèdent […] J’ai également été époustouflé par le nombre de chefs et de restaurants qui travaillent en collaboration avec Action contre la Faim pour lutter contre la malnutrition au Pérou. C’est le plus grand effort de collaboration de restaurants et de chefs que j’ai vu et cela m’a permit de prendre conscience de l’impact que peut avoir une équipe de professionnels qui s’engagent pour une bonne cause. »
Quelle a été votre première impression lorsque vous avez goûté à la nourriture péruvienne à Lima?
« Les traditions et l’histoire du peuple péruvien font d’eux des gens remarquables. La ville de Lima, bien quelle soit remplie d’inégalités, est une ville magnifique. Les lignes somptueuses de la côte, les parcs, les marchés, les centres culturels, les restaurants de classe mondiale et les rues extrêmement peuplées font de cette ville l’une des destinations les plus recherchées d’Amérique du Sud. Le fait qu’il fasse 28 degrés Celsius en février n’était pas désagréable non plus. Quant à la nourriture, il était formidable de pouvoir goûter à la cuisine péruvienne d’une manière authentique. J’avais déjà expérimenté la cuisine péruvienne à Toronto, ou en tout cas des versions de celle-ci, mais jamais au sein de la capitale, à travers des chefs qui vivent et respirent la cuisine péruvienne. Il était formidable de pouvoir découvrir un spectre de nourriture si étendu. J’ai par exemple eu la chance de goûter des « anticuchos », qui sont des brochettes traditionnelles, du ceviche dans une Cevicheria en bord de mer, et j’ai également pu déguster des variations modernes de plats péruviens classiques dans les restaurants « Astrid y Gaston » et « Central », deux des meilleurs restaurants d’Amériques du Sud. »
Est-ce que votre voyage au Pérou vous a inspiré d’un point de vue culinaire?
« J’ai toujours été un peu influencé par l’Amérique du Sud dans mes plats. J’étais un grand fan de Tiradito pendant une longue période et j’ai toujours aimé le ceviche. Bien que je ne sois pas péruvien, ni sud-américain, j’ai aimé puiser inspiration dans les saveurs, les ingrédients et les techniques culinaires du pays. Je laisse aux professionnels le plaisir de cuisiner des plats très traditionnels, car ils cuisinent ces plats délicieux depuis des siècles. »
Qu’avez vous appris lors de votre visite à Ayacucho?
« Qu’un mode de vie simple est tout ce dont quelqu’un a vraiment besoin pour être heureux. Beaucoup de ce qui nous entoure est un bonheur fabriqué. Je me sens moi-même coupable de perdre conscience de ce qui est important dans la vie, et de ce qu’est le vrai bonheur. »