
Le fils d’Ester, Grayson, s’est remis d’une malnutrition aiguë modérée.
« Lorsque mon fils était malade, il ne faisait que rester allongé, sans bouger. Le soleil se levait et se couchait, la pluie passait. Il ne bougeait pas. Il restait là, couché. »
Ester n’avait aucune idée que son fils, Grayson, était malade. « Je n’avais jamais entendu parler de la malnutrition », nous dit la mère de deux enfants. Ce n’est que lorsque les agents de santé communautaires sont venus chez elle qu’elle a appris que son fils souffrait de malnutrition, une maladie qui touche plus d’un enfant sur trois dans la région de Mpwapwa en Tanzanie.
Grayson a été envoyé à l’hôpital de Mpwapwa, où il a passé deux mois en raison de la gravité de son état. Après sa sortie, un agent de santé communautaire a continué à lui rendre visite chaque semaine jusqu’à ce qu’il soit confirmé que Grayson ne souffrait plus de malnutrition, au grand soulagement d’Ester.
Action contre la faim travaille avec le gouvernement tanzanien pour lutter contre la malnutrition à partir de la base. En fournissant des formations et des ressources aux cliniques, en formant des agents de santé communautaires et en travaillant avec les mères pour améliorer les régimes alimentaires et remettre en question les conventions sociales, nous apportons aux mères et aux enfants les connaissances dont ils et elles ont besoin pour faire face à cette menace.
Furaha a appris l’importance de la santé de la mère au cours de la grossesse.
Furaha, une mère de 4 enfants, peut également témoigner de la contribution importante que le programme a apportée pour les mères, les communautés et, surtout, les enfants qui ont survécu à cette maladie.
« Ce projet m’a permis de prendre conscience de la menace que représente la malnutrition et du rôle que la mère doit jouer pendant la grossesse », dit-elle. « Pour mes trois premiers enfants, je n’étais jamais allée dans une clinique avant au moins le sixième mois de ma grossesse. Mais depuis que j’en sais plus au sujet de la malnutrition et du rôle que joue la santé de la mère, je me suis rendue à la clinique dès que j’ai appris que j’étais enceinte. »
La malnutrition peut apparaître pendant la grossesse ; il est donc important que les mères soient en bonne santé tout au long de leur grossesse. Furaha sait maintenant que si elle est malade, son enfant risque lui aussi de tomber malade.
Mais apporter ces petits changements comporte son lot de difficultés. « Au début, j’ai dû faire face à des résistances dans la communauté concernant ma décision de nourrir mon enfant exclusivement au sein pendant les six premiers mois », dit Furaha. « Certaines personnes de la communauté croient que l’allaitement maternel ne suffit pas pour un enfant. Ils disaient “s’il vous plaît, s’il vous plaît, l’enfant pleure, donne-lui à manger”. Mais j’ai dit non. C’est mon enfant et je sais ce dont il a besoin. Je dois me tenir debout en tant que mère ».
Et c’est ce qu’elle a fait, pour son propre bénéfice et celui de sa fille Donata. Furaha estime qu’elle est en meilleure santé grâce à ce qu’elle a appris des agents de santé et, par conséquent, Donata est en meilleure santé.
Le problème de la malnutrition n’est pas près de disparaître. Le niveau de la faim dans le monde a continué à augmenter encore l’an dernier. Mais nous pensons qu’en intégrant la nutrition dans les programmes de santé publique et en adoptant une approche locale comme nous l’avons fait à Mpwapwa, nous pouvons réduire de moitié le nombre de décès d’enfants dus à la malnutrition. Sur la base des estimations de 2019, cela représenterait plus d’un million d’enfants chaque année.