
Awa et Jana avec leur petite sœur et un autre enfant dans l’Unité de Nutrition Thérapeutique de Begoua. Photo : Philine Moucheront pour Action contre la faim, République Centrafricaine
À L’UNITÉ NUTRITIONNELLE THÉRAPEUTIQUE DE BÉGOUA, AU NORD DE BANGUI LA CAPITALE CENTRAFRICAINE, AWA, 20 ANS ET SA SOEUR JANA 14 ANS, PATIENTENT SUR UN DES QUATORZE LITS ACCUEILLANT LES ENFANTS SOUFFRANT DE MALNUTRITION AIGUË SÉVÈRE AVEC COMPLICATIONS MÉDICALES.
En l’absence de leur mère, elles ont amené leur soeur de 6 mois dans cette unité gérée par Action contre la Faim. « Notre mère est malade à l’hôpital, raconte l’aînée, c’est pour cela que nous nous occupons de notre petite soeur. Elle va beaucoup mieux depuis qu’elle est venue ici. Les médicaments dont elle a besoin sont gratuits, ça nous permet de la soigner. Nous sommes rassurées. »
Comme la soeur d’Awa et Jana, la malnutrition aiguë sévère touche près de 62 300 enfants en République Centrafricaine et ces derniers risquent de mourir sans traitement immédiat. Les équipes d’Action contre la Faim travaillent depuis 2006 auprès des populations les plus vulnérables et particulièrement auprès des femmes enceintes et allaitantes et des enfants de moins de cinq ans souffrant de cette maladie. Dans certains cas, la maladie s’accompagne de complications tels que le manque d’appétit, la fièvre, des infections ou des oedèmes qui nécessitent une hospitalisation.
« L’objectif de la prise en charge à l’unité nutritionnelle thérapeutique de Bégoua, c’est de traiter les complications qui sont associées à la malnutrition », explique Brice-Régis Renaye, Responsable Adjoint Programme Nutrition et Santé, Bégoua. «Une fois que la complication est maitrisée, l’enfant va être référé vers une autre unité pour continuer la prise en charge en ambulatoire».
Brice fait le tour des lits, s’arrête au bureau des infirmiers où il consulte les fiches de suivi des patients et discute avec les accompagnants des 3 enfants hospitalisés. Awa et Jana partagent leurs ambitions de devenir enseignante et sage-femme. Sandrine, 18 ans, explique qu’elle a dû arrêter l’école lorsqu’elle est tombée enceinte de son premier enfant qui a deux ans. Elle aimerait reprendre ses études pour devenir fonctionnaire, mais elle explique qu’elle est désormais trop vieille pour en avoir le droit. Elle vit à 7 km de l’unité où son plus jeune enfant de six mois est hospitalisée, et met près de deux heures si elle doit rentrer chez elle.
RENDRE LES SOINS ACCESSIBLES À TOUS
Sur le dernier lit, Marianne*, 22 ans, recentre la discussion sur l’importance de dire aux gens qu’il est possible de lutter contre la maladie et d’être pris en charge « Je souhaite sensibiliser les personnes de mon quartier. Je suis vraiment contente de ce qu’on a pu faire pour mon enfant ici alors j’aimerais que d’autres personnes puissent en bénéficier également. Je ne paye pas les médicaments et la nourriture ici. Je ne paye pas non plus les kits d’hygiène, les savons, ni les couches. »
La gratuité des soins est un des éléments du programme de prise en charge de la malnutrition, permettant aux familles de faire soigner leurs enfants. Une donnée importante lorsque l’on sait que près de 71% de la population vit sous le seuil de pauvreté selon l’OMS (2018).
Intitulé Amélioration de la qualité et de la couverture des soins de santé des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes et allaitantes, le projet soutenu par UNICEF se déroule dans dix centres de santé du district sanitaire de Bégoua et les UNT de Bégoua et HMED. Mis en place depuis avril 2020, il a permis la prise en charge de 1 5562 enfants de moins de cinq ans dans les unités nutritionnelles thérapeutiques en ambulatoire ou en hospitalisation. Le taux de guérison des enfants malnutris pris en charge par nos équipes est de 96%.
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