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Ibtisam : “Le pain cuit à la maison aide à ne pas souffrir de la faim.”

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La délicieuse odeur du pain tout juste sorti du four me distrait pendant qu’Ibtisam me fait visiter sa modeste demeure. ‘Nous n’avons pas grand chose, mais grâce au pain cuit à la maison, nous ne souffrons pas de la faim’, dit Ibtisam tout en m’en offrant un morceau.

Mère de dix enfants, Ibtisam est spécialiste dans l’art de trouver la façon d’alimenter tous les membres de sa famille avec très peu de moyens. Ibtisam a perdu quatre de ses enfants, victimes du cancer, de la méningite et de l’asthme. Encore bouleversée et peu désireuse de remuer des souvenirs douloureux, elle raconte l’histoire de sa perte la plus récente : ‘Mon fils est tombé malade et il avait besoin d’être soigné à l’étranger. Il est mort en attendant qu’on lui donne la permission de quitter Gaza’.

Les restrictions de mobilité et du régime d’autorisations, liées au blocus de Gaza, ont eu encore d’autres conséquences sur la famille d’Ibtisam. Son mari travaillait en Israël jusqu’au début de la deuxième intifada, celle de 2000, date à laquelle il s’est vu refuser l’autorisation de quitter Gaza. Hormis quelques petits boulots de ci et de là et l’élevage de quelques volailles, la famille avait à peine de quoi vivre. ‘Pendant la dernière guerre, il était devenu très dangereux de s’occuper des poules que j’élevais sur le toit-terrasse, d elles sont toutes mortes’, explique Ibtisam.

Bénéficiaire de l’aide économique d’Action contre la Faim, Ibtisam a ouvert une épicerie car elle souhaitait faire participer un de ses fils, chômeur, à l’affaire. Avec le premier versement, Ibtisam a payé les vendeurs à qui elle avait acheté auparavant toutes les marchandises. ‘Les réinvestissements destinés à développer mon épicerie, ça viendra après’, ajoute-t-elle.

Les cours de formation d’Action contre la Faim lui ont appris comment traiter avec les vendeurs et avec les clients. ‘Les clients habituels ne paient qu’en début de mois’, raconte Ibtisam. ‘Maintenant, je note soigneusement les dettes des clients qui achètent à crédit, de même que mes propres dettes envers les grossistes’.

Grâce à ses revenus plus stables, Ibtisam peut désormais améliorer l’alimentation de sa famille, qui est devenue plus variée et compte des fruits, des légumes et même de petites quantités de viande. Comme son mari est malade, sa famille dépend aujourd’hui entièrement des revenus d’Ibtisam.

 

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