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« Nos vies étaient stables et sûres avant que tout ne change. »

Photo : Haja Fatima et ses petits-enfants. Action contre la Faim

Le Yémen est désormais en guerre depuis 4 ans, et la situation est profondément préoccupante : 22 millions de personnes, soit plus de 80% de la population totale, ont un besoin urgent d’aide humanitaire. Plus de 10 000 de personnes ont perdu la vie, et des millions d’autres ont été déracinées en raison du conflit entre les forces Houthis et les forces du gouvernement soutenues par une coalition internationale. Le conflit a contribué à l’effondrement de l’économie et des services sociaux de base, à un risque accru de famine ainsi qu’à une épidémie massive de choléra. Aujourd’hui, les conditions de vie aux Yémen sont plus difficiles que jamais, et plus de 8,4 millions de personnes sont au bord de la famine. Apprenez-en plus ici.

 

L’HISTOIRE D’HAJA FATIMA


« Nous avions une petite ferme, où nous faisions pousser du maïs et du blé, ainsi que des légumes. Nous faisions des récoltes plusieurs fois par an et vivions dans une grande maison avec mon fils, Ali, qui est professeur de mathématiques, et sa famille, y compris mes six petit-enfants » raconte Haja Fatima, la soixantaine, se remémorant le temps où la guerre n’avait pas encore ravagé son village et chassé sa famille sur la route de l’exil.

« Ali enseignait le matin et nous rejoignait aux champs l’après-midi. Nos vies étaient stables et sûres. C’était il y a deux ans, avant que tout ne change et avant que nous connaissions la douleur d’avoir à partir et à abandonner notre foyer. »

Quand la guerre a commencé, Haja Fatima et sa famille ont pris le strict nécessaire et ont tout laissé derrière eux pour fuir.  Au début, ils bougeaient d’un endroit à un autre, avant de s’installer il y a quelques mois dans la ville d’Al-Qanawis. 

« Nous louons une petite maison pour 6000 riyals yéménites – 15 dollars par mois. Ça a l’air peu pour beaucoup de personnes, mais pour nous c’est un montant conséquent. Chaque mois nous avons du mal à réunir la somme. »

Dès leur arrivée, son fils Ali a cherché un emploi en tant que professeur. Mais le gouvernement a depuis longtemps du mal à assurer les salaires des fonctionnaires. Dans une situation où le marché de l’emploi est en crise, et face à l’urgence de subvenir aux besoins de la famille, Ali a accepté une bourse d’étude en Inde. Cela fait deux mois qu’il est parti.

Haja Fatima s’occupe désormais seule de sa famille. Identifiée comme vulnérable, la famille reçoit une aide financière. « Je travaille dans les champs d’un des voisins mais l’aide apportée par Action contre la Faim est ma source principale de revenus. J’ai pu payer mon loyer, acheter de la farine et enfin rembourser mes factures en eau qui s’accumulaient. »

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