Ghada: “J’aimerais former autant de femmes que possible.”
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Avant même de rencontrer Ghada, j’ai pu comprendre l’idée qu’elle avait en tête dès que j’ai aperçu son local. Le salon de coiffure qu’elle va bientôt ouvrir se trouve dans l’une des rues du centre de Rafah, à quelques pas de chez elle. Elle n’a pas ménagé sa peine pour pouvoir être prête le jour de l’ouverture.
‘J’ai choisi un local proche de chez moi pour pouvoir transporter sans tarder tout le matériel de valeur et l’argent en espèces dans un endroit plus sûr, à la maison, au cas où il se passerait quelque chose’, m’explique Ghada. Même si elle vit chez ses parents et qu’elle pourrait se reposer sur eux pour l’eau et l’électricité de son salon, elle a préféré acheter un réservoir d’eau et une installation électrique séparés. ‘La formation d’Action contre la Faim que j’ai suivie m’a montré l’importance de contrôler soigneusement mes frais et mes dépenses’, ajoute Ghada.
Ghada me raconte son histoire et les problèmes de violence conjugale qu’elle a endurés avant de divorcer au bout de 20 ans de mariage. Je compris alors ce que l’indépendance signifiait réellement pour elle. Elle me dit qu’avoir son propre salon de coiffure est un vrai rêve. ‘Ce n’est pas facile d’être une femme divorcée dans une société telle que celle de Gaza’, souligne Ghada. ‘Mais ma famille m’a soutenue dans ma décision et m’a inscrite à différents cours, ce qui m’a finalement permis de commencer à travailler comme esthéticienne à domicile en 2010’.
Ayant à sa charge deux sœurs, l’une handicapée et l’autre divorcée, Ghada croit passionnément en les droits de la femme, qu’elle défend avec ferveur. Le projet d’Action contre la Faim a d’ailleurs donné envie à Ghada d’aider d’autres femmes : ‘J’aimerais former autant de femmes que possible de façon à ce qu’elles aient un savoir-faire qui leur garantisse des revenus stables’, s’exclame-t-elle avec enthousiasme. ‘J’aimerais pouvoir les employer quand j’aurai réussi à agrandir mon entreprise’.