
Distribution d’intrants aux membres des groupements féminins
L’accès à la terre, aux intrants agricoles adaptés aux conditions climatiques et aux techniques de production respectueuses de l’environnement sont nécessaires pour assurer une production d’aliments en quantité suffisante avec un bon apport nutritionnel. Les femmes maliennes jouent un rôle essentiel dans la chaîne de valeurs agricoles notamment, la production, la transformation et la commercialisation de produits maraîchers ou issus du petit élevage. Cependant, il reste des efforts à fournir afin d’améliorer la condition et le statut de la femme et en particulier, en milieu rural afin qu’elles puissent accéder aux moyens de production.
Grâce au projet de lutte intégrée contre la malnutrition chronique au Mali, financé par Affaires mondiales Canada, les femmes maliennes bénéficiaires augmenteront leur autonomie, pouvoir décisionnel et résilience économique afin de pouvoir jouer pleinement leur rôle au sein de leur ménage et communauté pour faire reculer la malnutrition chronique. Ce projet cible les trois causes sous-jacentes majeures de la malnutrition chronique : l’accès à des soins adéquats, à un environnement salubre et à une alimentation adaptée. Dans les régions de Kayes, Kita et Sikasso, ces trois paramètres sont grandement affectés par les inégalités de genre affectant les femmes et les adolescentes.
Au sud du Mali, la pratique du maraîchage et du petit élevage est souvent dévolue aux femmes. Par manque de connaissances, de moyens et de pouvoir décisionnel, celles-ci peinent à développer une activité commerciale rentable et à tirer profit de leur travail pour s’émanciper et faire évoluer leur statut social. De plus, le manque de savoir-faire et l’inégalité de genre affectant le respect des besoins nutritionnels des femmes et des adolescentes poussent les ménages à vendre les aliments les plus nutritionnels, dont beaucoup sont exportés dans la sous-région
Notre stratégie passe par l’identification des besoins en formation technique et des filières porteuses en prenant en compte les rôles et l’engagement des femmes dans ces filières. Aussi, nous faisons le plaidoyer pour faciliter l’accès des femmes aux terres agricoles sécurisées, gage de pérennité. Les séances de formation sont inclusives et tiennent compte du niveau d’éducation afin d’offrir un contenu accessible. Les connaissances endogènes des femmes sont valorisées. De plus, les groupements féminins reçoivent des intrants et des conseils techniques qui s’appuient sur les principes de l’agriculture intelligente face au climat.
Afin de lutter contre la surcharge de travail affectant les femmes, des dispositifs de partage des tâches sont créés et les hommes y sont sensibilisés à travers des actions de plaidoyer. La production autonome de semences, les techniques de culture et d’irrigation, le stockage et la transformation sont encouragés.
À titre d’exemple, le semis en ligne est favorisé, ce qui facilite l’accès aux plantes, le repérage des mauvaises herbes et rend le sarclage plus aisé ce qui a un effet direct sur l’aération du sol (décompactage).
L’atelier sur les nouvelles techniques culturales respectueuses de l’environnement permettra de former 2400 femmes issues des groupements agricoles et de renforcer leurs connaissances dans la production des semences, la transformation, le stockage et la conservation des produits maraichers. Cela permet non seulement d’ajouter une plus-value aux produits transformés, mais aussi de conserver les produits sur une plus longue durée après la récolte. Ces ateliers sont animés par les agronomes du ministère de l’Agriculture et le partenaire local d’Action contre la Faim au Mali, la COFERSA.
Madame Ami Diawara, Présidente du groupement de femmes de Bambela dans la commune de Bangasssi, région de Kayes, a déclaré lors de la mission de suivi post formation : « Les attentes des femmes ont été comblées par leur formation et dotation en intrants ce qui leur permettra de mener à bien leurs activités et subvenir à leur besoin »
Après les récoltes, c’est le temps de procéder au stockage et à la transformation des différents produits. Dans le cadre de la session de formation sur la transformation et la commercialisation des produits alimentaires à haute valeur nutritive à Sikasso et à Kayes, 50 femmes issues de 10 associations ont reçu non seulement des recettes adaptées et des techniques de transformation qu’elles réussissent à maitriser rapidement, elles ont bénéficié aussi du matériel de base tels que des séchoirs solaires, marmites, bassines etc. Ces femmes, en plus de tirer profit des produits hautement nutritifs disponibles localement, renforcent leur capacité de gestion économique de leurs activités
Et comme dit le proverbe Bambara : « la terre ne ment pas » et offre aux groupements féminins, une belle opportunité de contribuer à la sécurité alimentaire.
Le projet Lutte intégrée contre la malnutrition chronique au Mali, financé par Affaires mondiales Canada, vise à améliorer durablement l’état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans et des femmes en âge de procréer. Le projet quinquennal s’attaquera à trois causes majeures de la malnutrition chronique : l’accès à des soins adéquats, un environnement sain et une nutrition adéquate.
La Convergence des Femmes Rurales pour la Souveraineté Alimentaire (COFERSA) est une organisation malienne réunissant 36 coopératives de femmes rurales. Elle œuvre pour augmenter le pouvoir économique, le statut social et politique de ses membres répartis dans six régions du Mali. La COFERSA travaille en partenariat avec Action contre la Faim pour le projet de lutte intégrée pour la malnutrition chronique au Mali. Elle est mobilisée sur toutes les activités agricoles, en raison de son expertise dans l’appui aux coopératives féminines de production et de commercialisation de produits locaux à forte valeur nutritionnelle et le plaidoyer pour l’autonomisation de la femme paysanne dans les régions du projet.