
Faites la connaissance de notre chef Ambassadeur d’ACF: Rodney Bowers
Tout au long de notre campagne Dînez, Donnez (du 16 au 30 octobre), Action Contre la Faim s’entretiendra avec nos chefs Ambassadeurs – des étoiles culinaires qui se joignent à ACF Canada – à propos de leur carrière en cuisine, leur amour de la nourriture et sur la raison qui les pousse à s’impliquer dans la lutte contre la malnutrition.
Comment avez-vous commencé votre carrière en tant que chef?
RB: Je suis né dedans. Ma mère et ma grand-mère étaient cuisinières donc j’ai toujours vécu au milieu de la nourriture. De là, je pense que cela a été une progression naturelle. Pour chaque carrière, vous aspirez à faire certaines choses et pour moi, c’était d’ouvrir mon propre restaurant. J’ai juste travaillé dessus jusqu’à ce que cela devienne une réalité.
Y a-t-il un style de nourriture vers lequel vous êtes attiré?
RB: Nous sommes vraiment centrés sur les produits et ma cuisine a changé en passant de l’intérêt pour la technique à celui pour les produits. Nous nous concentrons sur les origines de notre viande, de notre huile d’olive ou de notre farine. Nous évitons les OGM et essayons d’acheter des produits du commerce équitable quand nous le pouvons, et nous travaillons avec les fournisseurs de viande locaux. C’est une procédure toujours en vigueur avec [Hey Meatball!], nous recherchons ces bons produits. C’est comme cela que j’envisage la cuisine – un produit de qualité pour un plat de grande valeur.
Vous êtes originaire de Terre-Neuve. À quoi ressemble la scène culinaire là-bas?
RB: C’est pas facile les amis! Cela dépend de votre entourage. On peut dîner avec une boîte de conserve ou avec un repas délicieusement préparé. J’ai grandi dans une famille qui était [chanceuse], donc nous avions beaucoup de poisson, de viande de gibier, nous cueillions les baies et conservions les légumes à chaque saison. J’étais chanceux.
Qu’est-ce qui vous a fait ouvrir un restaurant dédié aux modestes boulettes de viande?
RB: C’est juste une idée qui a fait son chemin. Quand j’ai eu mon restaurant [The Rosebud] sur Queen St., c’était vraiment exigent. Avoir un service complet, se lever à 6h du matin et se battre pour diriger la cuisine jusqu’à une heure du matin. Cela vous prend tout ce que vous avez à donner en tant que cuisinier, spécialement dans un restaurant à petite échelle, avec 35 couverts et 4 personnes en cuisine. Je voulais avoir un restaurant simple. Mon idéal en cuisine a toujours été de disposer sur l’assiette les meilleurs aliments que nous pouvions trouver. Par meilleurs aliments, j’entends des produits qui ont poussé localement et selon l’éthique (j’ai toujours été un peu hippie). Il s’agit ensuite de les mettre à facilement à l’échelle, et c’est plus facile à faire lorsque vous avez un petit restaurant car vous pouvez cuisiner tout ce que vous voulez. J’aime ce mode de fonctionnement car étant marié et ayant un enfant, je me suis demandé quel pourrait être ce restaurant, simple, dans lequel les enfants aimeraient manger et où je pourrais envoyer ma fille sans ne jamais avoir de craintes. Je me suis dit qu’il y avait trop de restaurants de hamburgers alors qu’il y a tellement d’autres types de cuisine, que les enfants pourraient apprendre à aimer. Quand ma femme et moi étions en Turquie, il y avait ces stands de viande, appelés les cabanes kofta, où ils grillaient quelques pièces de viande sur du charbon et les servaient sur une assiette avec un peu de salade et de la sauce fraîche ou des piments. Je me suis dit que cela pourrait être parfait pour Toronto. Mais nous n’étions pas certains que les Torontois voudraient manger la kofta, donc l’idée s’est transformée en boulette de viande classique. L’histoire s’est écrite d’elle-même et voici où nous en sommes.
Qu’est-ce qui fait une bonne boulette de viande?
RB: C’est une question d’équilibre. En plus de la viande, vous avez besoin de quelque chose d’autre pour rendre le tout plus moelleux, cela peut être de la chapelure, du chili, ou peut-être de l’ail, parce que s’il n’y avait que de la viande, ce serait un peu comme une balle de golf. Mais au final nous mettons tout de même beaucoup de viande.
Vous gérez plusieurs restaurants. Quels sont les défis auxquels vous devez faire face en travaillant à divers endroits et sur une scène culinaire aussi compétitive que celle de Toronto?
RB: Les défis sont toujours au jour le jour. Un jour les toilettes sont bouchées, un autre, un cuisinier est malade. Des choses arrivent, tournent mal et vous avez juste à faire avec. J’ai toujours dit que s’il y avait une inondation ou un feu, je serais un bon chef d’équipe parce que je sais comment gérer une crise. Au fil des années, quand vous dirigez des restaurants, vous savez comment faire face à une crise parce que vous apprenez à gérer les imprévus, et dans ce milieu, rien ne peut se faire si vous êtes dépassés.
En plus de vous joindre à Action Contre la Faim, vous avez également lancé d’autres programmes concernant la Faim et visant à aider les personnes dans le besoin à Toronto.
RB: J’espère que cela aura un petit impact et sensibilisera Toronto à la question de la faim. Parce que c’est quelque chose auquel nous ne pensons pas, alors que c’est pourtant juste à côté. Vous n’avez pas besoin de vivre dans la rue, vous pouvez simplement ne pas avoir les moyens de vous offrir de la bonne nourriture – car c’est cher. Vous m’avez interrogé sur la nourriture à Terre-Neuve, et bien beaucoup de gens là-bas n’ont pas une alimentation riche et variée parce qu’ils ne peuvent pas se l’offrir. Les produits frais sont un luxe à Terre-Neuve, parce que c’est une île et que tout y est importé.
Qu’est-ce qui vous a décidé à participer à la campagne Dînez, Donnez d’Action Contre la Faim?
RB: Nous devons être vraiment sélectifs dans ce que nous supportons au-delà de notre communauté immédiate et je suis très strict par rapport à cela. Hey Meatball! est un restaurant à la fois amical et familial où l’on voit beaucoup d’enfants, donc les causes que l’on supporte sont naturellement orientées vers les enfants. Je pense que nous avons tous une compréhension de ce qu’il se passe sur la faim dans les autres pays parce que nous avons été bombardés [d’images de famines] pendant des années et des années. De temps en temps cela revient à la une, puis ça repart, on voit une image à la télévision ou sur un magazine. Il s’agit donc de se ré-informer et de comprendre ce qu’il est en train de se passer, et c’est ce que permet [Dînez, Donnez]. Les informations que j’ai lues étaient fantastiques et à notre portée. Ce qu’il y a à faire est simple et basé sur des choix personnels et c’est ce que j’aime avec cette campagne.
Rodney Bowers a grandi à Windsor, Terre-Neuve, où il a servi son tout premier repas à la carte à l’âge de quatre ans, en donnant un coup de main dans la cuisine et les affaires familiales, et, à l’âge de 13 ans, a eu son premier emploi officiel dans la chaine de pizzéria du coin. Étendant ses horizons culinaires, Rodney à ensuite saisi une opportunité ailleurs à Terre-Neuve, puis au Connecticut et finalement à Toronto où il a travaillé au Homestead Inn et au Four Seasons Hotel avant de diriger la cuisine du Massimo Capra’s Mistura. Rodney a ouvert son premier restaurant, The Rosebud, en 2004. Et, se distinguant avec un service non prétentieux ainsi qu’une nourriture de bonne qualité à prix raisonnables, a poursuivi ce succès avec The Citizen en 2008, et plus tard avec The Kane Social, un bar de style clandestin. Il a vendu ses deux restaurants en 2010 pour revenir à ses racines – apprendre, s’inspirer et créer. En 2011, Rodeney à ouvert Hey Meatball! À Little Italy, puis à deux autres endroits à Roncesvalles et à Leslieville. Il est également apparu sur Diners, Drive-Ins and Dives.