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20 kilomètres à pieds chaque jour

Mogadishu Action Against Hunger

Au cours des vingt dernières années, plus d’un million de personnes ont été forcées à fuir les violents combats et la sécheresse chronique en Somalie. Dans notre série spéciale sur la Somalie, des Somaliens déplacés au sein de leur pays racontent les défis quotidiens auxquels ils sont confrontés dans les camps, qu’ils considèrent désormais comme leur maison.

A 34 ans, Safia Abdikheir a été expulsée à quatre reprises de Mogadiscio. Elle vit aujourd’hui dans le camp de Halgan, avec ses 11 enfants. Déplacée à la suite de la famine de 2011, elle vit dans des conditions précaires depuis. La pire sècheresse de la région depuis 60 ans a entrainé la mort des troupeaux, affecté les récoltes et fait baisser l’offre d‘emplois et les revenus des ménages. La diminution des récoltes a entraîné la hausse des prix à un niveau extrême. La situation s’est aggravée avec les conflits en Somalie, ce qui a empêché l’acheminement de l’aide humanitaire, et notamment la nourriture.

La famille de Safia vivait de l’agriculture dans la région du Bas-Chebeli. Lorsque la sècheresse a frappé la Somalie, leurs ressources se sont raréfiées jusqu’à réduire les activités de la ferme à néant. Avec son mari, ils sont alors partis à Mogadiscio avec les enfants, ayant été informés de la prise en charge des victimes de la sécheresse.

Une information que Safia qualifie aujourd’hui de propagande, et qui les a amenés à croire que la vie était meilleure à Mogadiscio. « Oui, nous pouvons dire que nous avons reçu de l’aide humanitaire, mais ce n’est pas une solution à long terme. Si ce n’était pas à cause du groupe Al-shabaab, nous serions retournés chez nous » insiste Safia.

Safia marche près de 20 kilomètres par jour pour aller travailler à Mogadiscio. Son travail de ménagère lui permet de joindre les deux bouts et d’aider comme elle peut ses enfants avec moins d’un dollar par jour. Elle travaille la plupart du temps dans des conditions dangereuses et cela a des conséquences néfastes sur sa santé. Son mari, pousseur de brouette, ne contribue pas vraiment aux dépenses de la famille. Dépassé par la concurrence des Bajaaj et des Tuk Tuk, qui permettent de transporter à la fois passagers et bagages contrairement aux brouettes, il gagne moins de 20.000 shillings somaliens par jour, l’équivalent de 0.5 dollar.

Avant de fuir pour Mogadiscio, Safia se préparait à semer des graines de blé, du maïs et des haricots sur ses terres. Si elle était rentrée à Qoryoley, ses cultures auraient probablement poussé et elle aurait pu améliorer le niveau de vie de la famille. Mais, à cause des tensions militaires persistantes dans les villes et la peur des représailles, elle ne peut pas y retourner. Il y a eu des attaques sporadiques autour des villes. En savoir plus…

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